dimanche 18 février 2018

Père Onésime Lacouture - 2-33 - Jésus devant Pilate


TRENTE-DEUXIÈME INSTRUCTION
JÉSUS DEVANT PILATE.
«Toute l’assemblée s’étant levée, ils le menèrent à Pilate.»
Plan (Il pervertit la nation.  Fausses Accusations: (Il défend de payer le tribut à César.  (Son Titre de Roi est mis en cause.  Jésus devant Pilate.  Jésus envoyé à Hérode.  Barabbas préféré à Jésus.
FAUSSES ACCUSATIONS.  C’est bien le père du mensonge qui persécute Jésus par les juifs car ils mentent comme de vrais démons, et même quand ils disent vrai, ce n’est pas dans le sens qu’ils croient.  Repassons les trois accusations qu’ils apportent contre Jésus.  Il pervertit la nation.
Nous avons trouvé cet homme pervertissant notre nation. 
Ailleurs ils l’accusent de bouleverser toute la province de Judée en Galilée.  C’était absolument faux.  Le seul trouble qu’il y avait était fait par les pharisiens eux-mêmes, mais Jésus ne bouleversait pas les consciences des bonnes gens qui cherchaient Dieu ni ne bouleversait le pays par des troubles extérieurs; il n’y en avait pas du tout.  Le seul bouleversement était dans la doctrine de Jésus qui contredisait celle des pharisiens philosophes d’alors.  Mais, ils savaient bien que Pilate ne se souciait pas du tout des disputes théologiques, alors, ils transféraient le bouleversement dans la vie extérieure, comme si Jésus avait causé des soulèvements populaires.  Ce n’était pas le cas, mais c’était le seul côté qui pourrait attirer l’attention du gouverneur païen et romain.
Le fond de la lutte était dans leur ignorance plus ou moins coupable de l’esprit de la lettre ou la doctrine de l’amour de Dieu dans le concret que Jésus donnait et que les pharisiens et les juifs n’avaient pas.  Et en amour, quand on n’est pas avec quelqu’un on est contre.  Comme cette science spéculative des prêtres juifs n’a rien pour le coeur et donc n’a pas d’amour du tout, ils se trouvaient à regarder comme contraire ce qui ne cadrait pas avec leur philosophie et leur formalisme païen.  C’est bien curieux que les prêtres de nos jours ne s’attendent pas à trouver ces deux esprits contraires.  Dieu n’a pas cinquante plan pour sanctifier la tête et les membres du corps, ou Jésus et nous, ses membres mystiques.  Tous les acteurs du drame sont les mêmes; alors quoi d’étonnant qu’on trouve les mêmes pharisiens, les mêmes scribes et les mêmes docteurs en Israël pour persécuter le même Jésus qui doit se donner aux fidèles de nos jours comme alors.  Quel manque de psychologie!  Le mal est qu’ils sont eux-mêmes ces pharisiens en général et ils ne veulent pas l’avouer ni même le soupçonnent.  En tout cas, que les amis de Jésus qui veulent vivre sa vie ou la faire vivre par les autres, seront dénoncés comme des brouillons dans le pays, des révolutionnaires qui troublent les consciences, ce qui est vrai dans un sens.  Des fidèles qui n’avaient aucun scrupule de vivre comme de vrais païens parce que les philosophes les formaient ainsi, sont renversés quand ils arrivent à comprendre qu’ils sont à côté de la voie de Jésus, et naturellement, ils s’en plaignent amèrement à leurs prêtres-philosophes qui partent en guerre contre les prédicateurs de Jésus vécu.  Les fidèles croient que les prêtres vont être contents de ce qu’un autre prêtre fait du bien en éclairant les gens.  Mais quelle illusion!  Ils agissent exactement comme les pharisiens envers l’aveugle-né guéri par Jésus.  Quand celui-ci leur dit que c’est inouï qu’un homme puisse rendre la vue à un aveugle-né si Dieu n’est pas avec lui, ils enragent et l’insultent.  Eh bien il nous semble que des prêtres devraient être contents d’apprendre qu’un autre fait du bien et que le peuple est amélioré.  Mais, non, tout de suite, ils prennent feu et s’indignent contre ces gens et contre le prédicateur; ils le persécutent tout de suite comme les pharisiens ont persécuté Jésus.  Ensuite ils ont beau jeu de dire que c’est un prédicateur qui bouleverse la province, quand ce sont eux, poussés par les démons.  Que tous ceux qui vivent Jésus ou qui le prêchent d’une façon pratique s’attendent à ces persécutions.  C’est bien curieux que les prêtres en général et les supérieurs n’aient pas compris que la doctrine de Jésus sera toujours attaquée par le clergé genre pharisien comme sont nos philosophes modernes de la théologie.  Les Apôtres et les saints ne prêchaient pas d’hérésies ni d’exagérations et partout ils ont tous été persécutés par les prêtres pharisiens ou philosophes.  Puisque Jésus dit que tous ses amis seront persécutés, et qu’il faut que ce soit des prêtres qui le fassent puisque eux seuls sont supposés connaître les vérités révélées et donc capables de les juger, il s’ensuit que les supérieurs devraient d’abord examiner la doctrine de celui qu’on persécute et ne pas conclure comme la plupart font sottement, que puisqu’on est attaqué, c’est parce qu’on est vraiment hérétique ou exagéré.  Ce peut être cela, il est vrai, mais ce peut être l’autre cause aussi, et ils devraient régler ce point avant de condamner un prédicateur.
On va dire que je plaide pour mon cas!  Je plaide le cas d’absolument tout prédicateur qui prêchera la vraie doctrine intégrale de Jésus et de façon à la faire vivre des gens.  Car, ces prédicateurs non avertis, se découragent vite et pensent de fait qu’ils sont de travers avec l’église, quand ce sont leurs persécuteurs qui le sont.  Inutile de se scandaliser de cette doctrine: c’est normal et Jésus nous a bien avertis de cette persécution… et évidemment des prêtres, qui commenceraient et les fidèles les suivent en bonne partie.  Que les prêtres qui ne sont jamais persécutés réfléchissent bien; ils ne sont pas avec Jésus d’une façon ou d’une autre puisque les démons n’ont rien contre eux.  Ou bien, ils ne font que des expositions «in se» de la religion et les démons s’en moquent, ou bien ils font des constatations sur le manque de foi des gens, sur leurs péchés, Sur leur vie mondaine, mais ne travaillent pas sur la mentalité.  Ils sont comme des cultivateurs qui sèment du bon grain, mais qui sont trop bêtes pour cultiver la terre, alors, ils sèment sur les chemins battus, sur des terrains pierreux, ou à travers les épines… et la semence ne produit rien.  Ces prêtres nigauds donnent de la bonne doctrine, mais laissent à leurs gens l’affection pour les choses de la terre, leurs attaches même pour les choses permises… et la parole de Dieu est étouffée.  Les démons ne dérangeront jamais ces prêtres dans leur prédication.  Tous les mondains, les viveurs, et ceux qui aiment le monde ne voient rien à reprendre là qui les empêche de vivre pour le monde comme d’habitude.  C’est précisément pour expier les péchés des persécutés et pour donner du courage aux persécutés que Jésus endure tous ces outrages.  Ce sont les philosophes d’alors qui le persécutent: si notre exposition pouvait ouvrir les yeux de nos philosophes modernes sur leur véritable pharisaïsme dont ils sont pleins; cela soulagerait énormément Jésus parce que ses prêtres le donneraient à l’avenir comme une vie à vivre et il les sauverait!

«Il défend de payer le tribut à César» était la deuxième fausse accusation.  Ce n’était pas vrai puisqu’il avait même fait un miracle pour le payer pour lui et pour Pierre en lui faisant trouver la pièce d’argent dans un poisson pris miraculeusement.  Les Juifs inventent cette accusation afin d’intéresser le gouverneur civil dans leur procès contre Jésus.  Tous les ennemis de l’Eglise ont toujours essayé de la montrer contre les gouvernements afin de l’abattre plus facilement.  Même pour persécuter un prêtre individuellement on essaiera de le montrer comme ennemi du gouvernement afin que le gouvernement entre en guerre contre lui.  La peur des gouvernements se trouve d’ordinaire chez les supérieurs majeurs.  Si le gouvernement menace de sévir contre une communauté, on se met contre un évêque, comme ils ont vite peur.  Pour calmer la tempête, ils sont capables de jeter à l’eau une foule de principes non pas en les désavouant, mais en les oubliant dans l’avenir! 

Son titre de roi en cause.
«Il se dit le Christ-Roi» était leur troisième accusation.  Celle-là était vraie, mais pas dans le sens qu’ils lui donnaient.  Ils l’accusaient de vouloir se faire roi temporel et donc comme rival à César, ce qui n’était pas vrai.  Le plan divin veut que Jésus soit reconnu Roi partout ce qu’il y a dans le ciel et sur la terre.  C’est en Jésus qu’il a destiné les anges et les hommes à la vision béatifique.  Comme les démons avant leur chute n’ont pas voulu reconnaître ce titre, on comprend qu’ils enragent contre Jésus quand il se proclame le Christ Roi.  On voit par ce que les Juifs font à Jésus que les démons en veulent à ce titre de Roi.  C’est une des premières questions que Pilate pose à Jésus: «Etes-vous le Roi des Juifs?» Jésus lui répond: «Dites-vous cela de vous-même, ou d’autres vous l’ont-ils dit de moi?» Pilate lui dit: «Est-ce que je suis juif moi?  Votre nation et les princes des prêtres vous ont livré entre mes mains; qu’avezvous fait?» Jésus lui répondit: «Mon royaume n’est pas de ce monde.  Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour m’empêcher de tomber entre les mains des Juifs, mais mon royaume n’est pas de ce monde.» Pilate lui dit alors: «Vous êtes donc Roi?» Jésus lui répondit: «Vous le dites, je suis roi.  C’est pour cela que je suis né et que je suis venu dans le monde afin de rendre témoignage à la vérité; quiconque appartient à la vérité, écoute ma voix.» Jo.  18.
Pilate et les Juifs savent maintenant qu’il n’est pas simplement un roi temporel pour détrôner César, mais qu’il est de l’autre monde et ne peut donc pas nuire à celui-ci.  Ils devaient le laisser aller libre.  Mais les démons sont au fond de l’affaire.  Le cri des Juifs: Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous n’est qu’un faible écho du cri des anges avec Lucifer en tête: Nous ne voulons pas de lui… Jésus avait dit aux Juifs carrément: «Vous voulez accomplir les désirs de votre père le diable qui a été homicide dès le commencement et qui n’est pas demeuré dans la vérité.» Son péché a donc été de s’opposer à l’Incarnation du Verbe, qui était une vérité décrétée de toute éternité.  C’est parce qu’il a voulu tuer Jésus qu’il est sorti de la vérité.  En mettant ces textes ensemble on voit que Jésus vient rendre témoignage à la vérité de l’Incarnation en montrant clairement qu’il est homme et Dieu ensemble.  Ils vont le tuer comme homme, mais il va se ressusciter comme Dieu.  Donc il va montrer aux hommes et aux démons que le Verbe s’est vraiment incarné et qu’il est venu dans le monde pour cela. 
Malgré les Juifs et les démons, Jésus fera afficher ce titre sur la croix pour montrer que c’est bien comme roi des Juifs qu’ils le tuent.  C’est exactement ce que les démons ont attaqué dans leur péché; donc Jésus dit aux Juifs qu’ils veulent faire la même chose que les démons ont fait quand ils pouvaient demeurer dans la vérité et donc avant de pécher.
Saint Thomas dit que les anges ne peuvent pas changer leur décision une fois prise parce qu’ils voient clairement sans raisonner comme nous.  Or il est bien certain que les Juifs ne veulent pas de Jésus comme roi.  Comme ils sont poussés par les démons, selon Jésus lui-même, il est sûr que les démons ont poussé ce cri que les Juifs répètent après eux: Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous!  Les Juifs sont les instruments aveugles des démons parce que les deux n’ont pas voulu du surnaturel et par le fait même ils sont contre Jésus.  Puisque les démons enragent tant contre le titre de Christ-Roi, c’est une indication pour nous de son importance pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.  Alors nous devrions tout faire pour l’honorer dans ce titre.  Est-ce que les trois premières demandes du Notre Père ne concernent pas la royauté de Dieu et Jésus-Christ est Dieu: le fait d’être incarné ne change rien à ses attributs en tant que Dieu.  Dans le ciel nous l’adorerons comme notre roi suprême; commençons donc tout de suite sur la terre.
Remarquons que Jésus donne la raison ici pourquoi il n’a pas voulu être défendu par l’épée comme ses Apôtres auraient voulu.  C’est que son royaume n’est pas de ce monde, il n’est pas temporel ni matériel, mais il est d’ordre surnaturel et invisible pour ce monde.  C’est le royaume de l’amour surnaturel: Dieu est amour et ceux qui demeurent en Dieu demeurent dans l’amour et l’amour en eux.  Voilà comment Jésus veut dominer sur les coeurs; il veut l’amour des siens, il veut qu’ils se soumettent à lui librement et par amour.  Voilà ce qui fait le ciel: l’amour de Dieu!  Lui nous donne son amour jusqu’à la dernière goutte de son sang.  «Personne ne peut aimer plus qu’en donnant sa vie pour ses amis.» On voit tout de suite comment les prêtres-philosophes sont à cent lieues de l’amour de Jésus avec leurs diaboliques «in se», qui sont une création de la tête seulement, une science abstraite et vide pour le coeur.  Voilà pourquoi les pharisiens n’ont pas reconnu l’amour incarné; ils n’avaient pas d’amour de Dieu, mais du formalisme purement philosophique exactement comme nos prêtres philosophes qui parlent de tout et qui donnent tout excepté l’amour de Dieu… et par le fait même sont les ennemis-nés de tous ceux qui veulent donner l’amour de Dieu.  J’espère que les prêtres-philosophes sont bien avertis qu’ils font exactement la même erreur de tactique que les Juifs pour Jésus.  Leur philosophie empêche l’amour d’arriver au coeur des fidèles et ils sont trop aveuglés pour le voir.  Mais il faut essayer de leur ouvrir les yeux avec la grâce de Dieu et ces avertissements qui leur sont donnés par amour de Jésus et d’eux-mêmes.  Tant pis s’ils veulent continuer de «pharisienniser»: ces choses doivent être dites aux prêtres du monde entier, la très grande majorité est infectée de ce pharisaïsme qui tue aussi efficacement Jésus dans sa doctrine que les Pharisiens l’ont tué dans sa personne.  Les princes des prêtres, les scribes et les pharisiens modernes vont enrager comme les anciens et grincer des dents, mais il y a assez longtemps qu’ils tuent Jésus dans le coeur des fidèles avec leurs maudits «in se» qu’il est temps que quelqu’un se sacrifie pour le leur crier en pleine face!  et comme je n’ai rien à perdre en ce monde et que je n’ai peur que de Dieu je suis justement celui qui peut essayer de leur ouvrir les yeux.  Au moins des jeunes pourront éviter cette diabolique philosophie par cet avertissement qu’ils n’auront pas souvent…!

Jésus devant Pilate

Après cela Pirate posa encore des questions à Jésus, mais il ne répondit plus rien, ce qui étonna fort le gouverneur.  Pilate évidemment avait peur des Juifs et Jésus voyait bien qu’il le livrerait à leur fureur qui ne ferait qu’augmenter avec la durée du procès.  C’est le meilleur parti à prendre devant les persécuteurs ordinairement.  Dieu les choisit pour être des instruments aveugles et personne au monde ne leur ouvrira les yeux tant que l’opération que Dieu veut faire à ses amis ne sera pas finie!  Alors mieux vaut garder le silence comme Jésus.  Les Juifs ont beau proférer toutes sortes d’accusations, Pirate les rejette toutes et dit plusieurs fois qu’il ne trouve rien en Jésus qui mérite la mort ou même de répréhensible.  La condamnation des Juifs était donc absolument injuste et cruelle.

Jésus envoyé à Hérode. 

Une des accusations était qu’il bouleversait la province à partir de la Judée jusqu’en Galilée.  Entendant ce mot, Pilate demanda si Jésus était Galiléen.  Or Hérode, roi de Galilée, se trouvait à Jérusalem pour les fêtes.  Pilate vit là une bonne occasion de se débarrasser d’une victime malcommode et surtout d’un procès ennuyeux; il envoya Jésus à Hérode.  Hérode vivait en adultère avec la femme de son frère; on peut imaginer quelle sorte de coeur il avait.  C’est devant tous ces impudiques que Jésus doit paraître pour être jugé par Hérode.  Celui-ci était content de le voir simplement dans l’espérance de lui voir faire des merveilles.  Jésus ne fit absolument rien et ne dit pas un mot.  Alors Hérode le ridiculisa avec sa cour et le couvrit d’une robe blanche qu’on mettait aux fous et il le renvoya à Pilate.  Jésus, la sagesse infinie, est traité comme un fou!  Jésus, la pureté infinie, est ridiculisé par un groupe d’adultères!  Quelle profonde humiliation pour Jésus!  Il est certain qu’il offre tout cela à son Père pour expier nos péchés de toutes sortes.  Nous n’avons qu’un faible échantillon de la sagesse divine et comme on est insulté quand d’autres ridiculisent ce petit rayon de sagesse.  Mais Jésus est la source infinie de toutes sagesses et on le traite comme un fou!  Attendons-nous à être humiliés comme lui et soyons prêts à l’accepter en silence comme lui.  A quoi bon se défendre?  C’est aussi fou que si un cultivateur voulait défendre son grain qu’il sème.  Il faut qu’il le laisse en terre pour pourrir afin qu’il produise une récolte.  Eh bien, il faut que nous enterrions notre petite sagesse pour récolter celle de Dieu dans le ciel.  Pourquoi alors vouloir la défendre?  C’est notre plus grand intérêt qu’elle soit enterrée, attaquée, semée; acceptons donc les railleries et les mépris des autres qui nous donnent une chance de semer notre jugement pour récolter celui de Dieu.  Les impudiques se moquent de Jésus.  Ces gens se joindront toujours à nos persécuteurs; cela devrait ouvrir les yeux puisque les méchants sont avec eux.  On sait comment des rois adultères avec la Pompadour en tête ont tout fait pour faire supprimer par le Pape la Compagnie de Jésus.  Le même phénomène se produira pour les individus.  Dans les discussions entre catholiques au sujet de certaines tendances dans la doctrine, il est toujours bon de voir de quel côté se jettent les impudiques; c’est un indice pour savoir où se trouve le parti du diable.  Ils ont toujours ridiculisé la sainteté et favorisé l’erreur et le mal.

Le ridicule fait perdre un grand nombre de chrétiens qui ont une peur bleue de faire rire d’eux.  Comme le respect humain est fort partout!  Que d’accrocs à la foi par peur du qu’en dira-t-on!  C’est la marque par excellence de la mentalité païenne.  Les païens ne s’occupent pas de Dieu, alors le monde est tout pour eux.  Ce qu’ils devraient donner à Dieu ils le donnent au monde.  C’est leur Maître, c’est leur Dieu!  Ils ont toujours les yeux tournés vers lui pour avoir son approbation ou pour lui plaire.  L’amour du monde est donc le fond du respect humain; on aime le monde et on a une peur bleue de lui déplaire.  Ceux qui vivent de foi et qui ont choisi Dieu pour leur Maître ont les yeux sur Dieu seul pour ne pas lui déplaire et tout faire par amour pour lui.  Ceux-là ne souffrent pas des moqueries du monde ou beaucoup moins.  En tout cas qu’on soit prêt à subir cet affront en proportion qu’on se donne à Dieu pour tout de bon! 
Barabbas préféré à jésus.
Pilate était sincère quand il voulait libérer Jésus, mais il n’avait pas de principes solides pour guider sa conduite.  La peur de déplaire à César et aux Juifs l’emporta sur sa conscience, il fut une victime du respect humain et un rival de Dieu en se cherchant des «adorateurs».  En voyant Jésus revenir à son tribunal, il usa d’un expédient pour libérer Jésus. 

C’était la coutume de libérer un prisonnier le jour de Pâque.  Or il y en avait un qui avait tué dans une révolte et Pirate pensa que les Juifs libéreraient Jésus qui était innocent de tout crime.  Quand Pilate leur demanda lequel ils voulaient libérer tous crièrent: Crucifiez-le!  Crucifiez-le!  Pour la troisième fois Pilate publia l’innocence de Jésus en leur demandant: «Quel mal a-t-il fait?  Je ne trouve en lui aucune cause qui mérite la mort!  Je vais le faire fouetter et je le renverrai.» Mais tous se mirent à vociférer et leurs clameurs augmentaient tellement que Pirate eut peur et il céda.  Il se fit apporter un bassin d’eau et dit en se lavant les mains: «Je suis innocent du sang de cet homme; c’est vous qui en répondrez!» Tous crièrent: «que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!» Le geste de Pilate est bien naturel.  Combien font le mal en protestant qu’ils ne veulent pas le péché.  Mais s’ils font la chose qui est défendue, ils encourent le péché peu importe leur intention.  Dieu regarde la volonté: si on consent à une action malhonnête et qu’on la fait, là est le péché, même si l’âme répugne à faire cette action.  Aussi Pilate agit contre sa conscience en condamnant à mort un homme qu’il sait innocent.  Il peut laver ses mains, mais sa conscience est souillée de ce crime.  C’est le péché de beaucoup d’hommes des gouvernements.  Ils sont exposés à sacrifier les principes de la religion pour garder leur position ou pour avoir des promotions.  Leurs intérêts temporels l’emportent sur leurs intérêts spirituels.  Ils sont pris par la vie des sens et le coeur est captivé par l’ensorcellement des échantillons.  Ils sont arrivés là graduellement en cultivant des attaches qui s’augmentent tellement qu’elles finissent par les dominer complètement.  Ce sont les épines qui étouffent la parole de Dieu dans leur coeur.  Tous ceux qui préfèrent le naturel au surnaturel, le temporel à l’éternel, le visible à l’invisible sont comme les Juifs qui préfèrent Barabbas à Jésus et comme ils sont nombreux parmi les fidèles!  Nous n’avons qu’à surveiller leurs conversations qui manifestent ce qu’il y a dans le coeur.


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