mardi 16 juin 2015

Saint Curé d'Ars - Catéchisme sur le prêtre


Mes enfants, nous en sommes au sacrement de l'Ordre. C'est un sacrement qui semble ne regarder personne parmi vous, et qui regarde tout le monde. Ce sacrement élève l'homme jusqu'à Dieu. Qu'est-ce que le prêtre? Un homme qui tient la place de Dieu, un homme qui est revêtu de tous les pouvoirs de Dieu. « Allez, dit Notre-Seigneur au prêtre. Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie.... Toute puissance m'a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc, instruisez toutes les nations.... Celui qui vous écoute m'écoute ; celui qui vous méprise me méprise. »

Lorsque le prêtre remet les péchés, il ne dit pas : « Dieu vous pardonne. » Il dit : « Je vous absous. » A la consécration, il ne dit pas : « Ceci est le Corps de Notre-Seigneur. » Il dit : « Ceci est mon corps. »

Saint Bernard nous dit que tout nous est venu par Marie, on peut dire aussi que tout nous est venu par le prêtre : oui, tous les bonheurs, toutes les grâces, tous les dons célestes.

Si nous n'avions pas le sacrement de l'Ordre, nous n'aurions pas Notre-Seigneur. Qui est-ce qui l'a mis là, dans ce tabernacle ? C'est le prêtre. Qui est-ce qui a reçu votre âme, à son entrée dans la vie? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme, pour la dernière fois, dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si cette âme vient à mourir, qui la ressuscitera, qui lui rendra le calme et la paix? Encore le prêtre. Vous ne pouvez pas vous rappeler un seul bienfait de Dieu, sans rencontrer, à côté de ce souvenir, l'image du prêtre.

Allez vous confesser à la sainte Vierge ou à un ange vous absoudront-ils? Non. Vous donneront-ils le  corps et le sang de Notre-Seigneur? Non. La sainte Vierge ne peut pas faire descendre son divin Fils dans l'hostie. Vous auriez deux cents anges là, qu'ils ne pourraient vous absoudre. Un prêtre, tant simple soit-il, le peut; il peut vous dire « Allez en paix; je vous pardonne. »

Oh ! que le prêtre est quelque chose de grand !

Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel... Si on le comprenait sur la terre, on mourrait non de frayeur, mais d'amour...

Les autres bienfaits de Dieu ne nous serviraient de rien sans le prêtre. A quoi servirait une maison remplie d'or, si vous n'aviez personne pour vous en ouvrir la porte ? Le prêtre a la clef des trésors célestes c'est lui qui ouvre la porte ; il est l'économe du bon Dieu, l'administrateur de ses biens.

Sans le prêtre, la mort et la passion de Notre-Seigneur ne serviraient de rien. Voyez les peuples sauvages quoi leur a-t-il servi que Notre-Seigneur fût mort? Hélas ! ils ne pourront pas avoir part au bienfait de la rédemption, tant qu'ils n'auront pas des prêtres pour leur faire l'application de son sang.
Le prêtre n'est pas prêtre pour lui : il ne se donne pas l'absolution; il ne s'administre pas les sacrements. Il n'est pas pour lui, il est pour vous.

Après Dieu, le prêtre, c'est tout !... Laissez une paroisse vingt ans sans prêtres : on y adorera les bêtes.
Si M. le missionnaire et moi nous nous en allions, vous diriez : « Que faire dans cette église ? il n'y a plus de messe; Notre-Seigneur n'y est plus; autant vaut prier chez soi... Quand on veut détruire la religion, on commence par attaquer le prêtre, parce que là où il n'y a plus de prêtre, il n’y a plus de sacrifice, et là où il n’y plus de sacrifice, il n’y a plus de religion.

Lorsque la cloche vous appelle à l'église, si l'on vous demandait « Où allez-vous?» vous pourriez répondre: « Je vais nourrir mon âme. » Si on vous demandait, en vous montrant le tabernacle : « Qu'est-ce que c'est que cette porte dorée? — C'est l'office; c'est le garde-manger de mon âme. —Quel est celui qui en a la clef, qui fait les provisions, qui apprête le festin, qui sert à table? —C'est le prêtre. —Et la nourriture? — C'est le précieux corps et le précieux sang de Notre-Seigneur... » O mon Dieu! mon Dieu! que vous nous avez aimes    

Voyez la puissance du prêtre ! La langue du prêtre, d'un morceau de pain fait un Dieu! C'est plus que de créer le monde... Quelqu'un disait : « Sainte Philomène obéit donc au Curé d'Ars? » Certes, elle peut bien lui obéir, puisque Dieu lui obéit.

Si je rencontrais un prêtre et un ange, je saluerais le prêtre avant de saluer l'ange. Celui-ci est l'ami de Dieu, mais le prêtre tient sa place... Sainte Thérèse baisait l'endroit où un prêtre avait passé... Lorsque vous voyez un prêtre, vous devez dire : « Voilà celui qui m'a rendu enfant de Dieu et m'a ouvert le ciel par le saint baptême, celui qui m'a purifié après mon péché, qui donne la nourriture à mon âme... » A la vue d'un clocher, vous pouvez dire : « Qu'est-ce qu'il y a là? Le corps de Notre-Seigneur. Pourquoi y est-il? Parce qu'un prêtre a passé là et a dit la sainte messe. »

Quelle joie avaient les apôtres, après la résurrection de Notre-Seigneur, de voir le Maître qu'ils avaient tant aimé ! Le prêtre doit avoir la même joie, en voyant Notre-Seigneur qu'il tient dans ses mains... On attache un grand prix aux objets qui ont été déposés dans l'écuelle de la sainte Vierge et de l'Enfant Jésus, à Lorette. Mais les doigts du prêtre, qui ont touché la chair adorable de Jésus-Christ, qui se sont plongés dans le calice où a été son sang, dans le ciboire où a été son corps, ne sont-ils pas plus précieux?... Le sacerdoce, c'est l'amour du cœur de Jésus. Quand vous voyez le prêtre, pensez à Notre-Seigneur Jésus-Christ.

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